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L' Empire de la Passion

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 3.44/5

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15 critiques: 3.38/5

visiteurnote
Mounir 3
Samehada 2.75
Kokoro 4
Bastian Meiresonne 3.75
White Snake 2.75
Hojo 3
k-chan 4.75
nisei 3.5
Omerieux 3.75
OshimaGosha 4.25
Pikul 3.25
Secret Tears 3
Toxicguineapig 2.75
Bama Dillert 3.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Fantôme d'amour

Si le titre évoque ouvertement son célèbre prédécesseur L’EMPIRE DES SENS, l’orientation de cet EMPIRE DE LA PASSION s’avère différent. Basé sur un fait divers d’époque, soit 1895, il conte le meurtre de deux amants, SEKI et TOYOJI, pour se débarrasser de GISABURO le mari encombrant. Un thème récurrent au cinéma qui a donné des classiques reconnus tels que LE FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS, mais abordé ici par le biais du récit historico fantastique, plus précisément le film de fantômes, genre très populaire au Japon. OSHIMA soigne en parfait esthète son sujet : une photographie somptueuse, avec des éclairages très soignés et un choix de couleurs parfaitement adaptées. Les plans d’intérieur de ces maisons traditionnelles baignées par la lumière des lanternes sont superbes, les visions de la campagne désolée sous la neige eux aussi de toute beauté. Ce décor très évocateur sera le théâtre d’une intrigue remarquable, dont l’issue prévisible n’entache en rien la tension permanente qui accompagne ce drame passionnel. L’aspect psychologique y est beaucoup plus poussé que dans un traditionnel film de genre : le cinéaste arrive à distancier le regard qu’il porte sur ce couple et ses sentiments, faisant ressortir son décalage avec le reste de la communauté, pour finalement sublimer cette relation adultère meurtrière. Les deux amants nous sont présentés sans jugement de valeur, mais leur comportement les rend immédiatement plus vivants que leur entourage qui reste embourbé dans une médiocrité du quotidien, ou aucune perspective n’est envisageable pour sortir de sa condition. Le policier est ainsi un parfait fonctionnaire et rien de plus. L’arrivée de TOYOJI représentant un échappatoire du réel pour SEKI, concrétisation éphémère de rêves de jeunesse, sa propre fille finira quant à elle par partir définitivement pour Tokyo. Une fois le crime commis les amoureux sont plongés dans un contexte d’irréalité, les isolant un peu plus encore du reste du monde. TOYOJI devient obsédé par son acte et répète inlassablement le même geste de couvrir de feuilles mortes le puits ou repose le cadavre, pendant que SEKI rongée de culpabilité voit apparaître le fantôme de son défunt mari. Cette impression de cauchemar éveillé atteint son paroxysme lorsque SEKI perd la vue, dernière étape avant la chute finale et la condamnation des deux amants. La musique de TORU TAKEMITSU joue un rôle essentiel, rajoutant cette envoûtante et inquiétante étrangeté qui parcourt tout le film. Rappelant parfois sa contribution au chef d’œuvre LA FEMME DES SABLES, parenté que renforce la sensualité évidente de l’actrice KAZUKO YOSHIYUKI, proche de celle de KYOKO KISHIDA l’interprète de ce fameux film. Sur la thématique Sexe/Crime très porteuse au cinéma, NAGISA OSHIMA nous donne cet EMPIRE DE LA PASSION visuellement somptueux et profond, bien dans la manière du cinéaste.

14 août 2005
par Kokoro


Amants crucifiés

Déjouant la censure japonaise très virulente suite à son précédent "Empire des Sens", Oshima ressuscite le kaidan eiga en signant une terrible histoire d'amour entâchée par le retour du fantôme du mari. Mise en scène chiadée, intrigue parfaitement maîtrisée, malgré quelques longueurs et redondances, Oshima rélaise pourtant un très beau film de fantomes à la psychologie renforcée : le spectre du mari n'est pas moins la reminiscence d'un crime commis, le sentiment de culpabilité dont n'arriveront jamais à se débarasser les deux amants pas aussi maléfiques que présentés au départ du film. Leur amour est PASSIONNEL et leur brouille donc tout sens de la logique. Leur crime les entraînera dans une spirale infernale et un point de non-retour. Si Oshima rend un bel hommage aux plus intélligents kaidan eiga, il n'en oublie pas pour autant ses premiers amours de jeunesse de la Nouvelle vague (la relation passionnelle des deux amants) et des grands classiques français du temps du muet (l'atroce plan de l'oeil perforé rappelant clairement la célèbre séquence gore du "Chien Andalou"). Moins provocateur et innovant que d'autres de ses oeuvres, "L'Empire de la Passion" reste pourtant un classique du genre.

16 juin 2005
par Bastian Meiresonne


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